Jules Verne et l'ésotérisme (4)
Il y a de ses « Nouvelles » qui reproduisent le thème de la Mort et qui sont d’un ésotérisme à la portée de tout le monde. L’une, peu connue : « FRRITT-FLACC » qui reproduit le bruit de la pluie mélangée à de la neige.
Un médecin très égoïste ne veut pas se déranger par un temps de chien pour aller soigner un pauvre homme…Il accepte, pour une fortune…et se retrouve devant sa propre maison, son propre lit et…son propre cadavre qu’il ne peut sauver car il est trop tard… Il n’aurait pas perdu son temps à demander de l’argent, il aurait pu le sauver, donc « se » sauver…
Maître Zacharius est aussi un modèle du genre : cet horloger qui a la responsabilité de toutes les horloges de son pays, voit tout-à-coup toutes celles-ci s’arrêter les unes après les autres et il s’écrie : « C’est la Mort…Je suis le créateur de ces montres et j’ai enfermé une partie de mon âme dans chacune de ces boîtes… Chaque fois que s’arrête une de ces horloges maudites… Je sens mon cœur qui cesse de battre car je les ai réglées sur ses pulsations ». Et quand il parle de son aide « Aubert » il dit : « Jette un regard sur toi-même, ne comprends-tu pas qu’il y a deux forces distinctes en nous : celle de l’âme et celle du corps, c’est à dire un mouvement et un régulateur. L’Âme est le principe de la vie, donc c’est le mouvement…sans le corps, ce mouvement serait impossible, aussi le corps vient-il régler l’âme »
C’est ainsi que Maître Zacharius avait cru trouver la solution pour régler l’horloge avec le mouvement perpétuel. Et cette horloge marchait avec le Soleil.
Tout à coup, on voit apparaître un personnage étrange qui dit être l’homme qui règle le Soleil… En fait c’est le Diable qui vient faire un échange, et il demande l’âme de la jolie fille de Zacharius : Gérande qui, elle aime Aubert. Le Diable lui propose de remettre en route toutes ses horloges, c’est à dire lui rendre la vie éternelle…puisqu’à ce moment, son cœur ne s’arrêterait jamais de battre.
Après de nombreuses péripéties Gérande et Aubert retrouve le savant dans un grand château (celui du Diable) et ils se trouvent devant une immense horloge diabolique qui, non seulement donne une maxime qui défile au-dessus. Encore une invention car, visiblement, c’est une écriture en quartz liquide que l’on peut lire.
Les maximes sont du genre : « Il faut manger les fruits de l’arbre de sciences » (ça, j’ai l’impression qu’il l’a « piqué » au serpent d’Eve, ainsi que l’autre maxime qui apparaît à l’heure suivante : « l’Homme peut devenir l’égal de Dieu »). A la fin, lorsque l’horloge satanique va sonner Minuit et que le savant a enfin refusé de donner sa fille, ces mots apparaissent : « Qui tentera de se faire l’égal de Dieu sera damné pour l’éternité…. » A ce moment, l’horloge éclate dans un bruit de foudre et Maître Zacharius essaie de courir après tous les petits ressorts en criant : Mon âme, mon âme… »
On le voit donc, dans ce roman de 1854 (Jules Verne avant donc 26 ans ) il avait une idée de l’âme qu’il comparait à un ressort ….