Georges Charaire

Grand poète, grand peintre, grand philosophe… Tout était grand chez lui, même sa modestie ! Paul Valery fut pour lui un maître et un ami, ainsi que « le » Montparnasse qui a donné à la peinture son élan vers le futur. Picasso aimait discuter avec lui, car Georges Charaire enseignait la philosophie qui est, par essence même, recherche et remise en question. De même la gravure dont il donnait des cours avec passion dans son atelier qui fut celui de Gauguin rue de la Grande Chaumière.

Georges Charaire était non seulement un peintre international, mais aussi un homme de théâtre, il fut longtemps directeur et metteur en scène du Théâtre Montmartre, car pour lui tout était quête perpétuelle. En fait, ce qui l’intéressait, c'est plus la recherche que l’œuvre si parfaite soit-elle...

Je l’ai connu en 1942 lorsque je suivais des cours de danse espagnoles avec Nana de Herrera dont il était un « amoureux transi ». Il assistait muet d’admiration à nos répétitions… J’avais 16 ans à cette époque et il est devenu un ami indispensable…. Il négociait mes divorces avec intelligence, sachant que je préférais ma liberté à de l’argent… C’est pourquoi j’étais vite libre de reprendre mon envol ! Il était amusant de penser qu’il était né le même jour que mon meilleur copain Gérard… vingt ans avant !

Je savais qu’il avait été important dans la résistance, car un jour, il fut gravement blessé. Mais il était d’une grande modestie et ne se vantait jamais. Ses livres dont « Les Veines Ouvertes » peuvent encore être trouvés sur le web.

Sa mort provoqua un grand vide pour ses amis, car il est rare de trouver un homme aussi à l’écoute de vos problèmes sans demander autre chose que de l’amitié !

La démarche de Georges Charaire était une perpétuelle remise en cause de soi-même, une tentative permanente d’expression à travers tous les moyens possibles. Cette recherche incessante d’autre chose…. Cette autre chose qui est la vie.